Surveillance des espèces exotiques envahissantes

Qu’est-ce qu’une espèce exotique envahissante ?
Une espèce envahissante est une espèce animale, végétale, bactérienne ou fongique qui est introduite intentionnellement ou accidentellement dans un écosystème où elle n'est pas indigène. Cette espèce est capable de proliférer rapidement et de s'adapter à son nouvel environnement, souvent au détriment des espèces indigènes qui ont évolué au fil du temps pour s'adapter aux conditions naturelles de cet écosystème. Il faut savoir que le terme « exotique » (indiquant l’inverse du mot « indigène ») ne veut pas dire que ces plantes viennent des tropiques, mais bel et bien d’une région éloignée!
Pourquoi l'APLC souhaite-t-elle empêcher la propagation de certaines espèces envahissantes dans son bassin versant ?
Parce que certaines espèces peuvent causer des dommages écologiques, économiques et sociaux tels que la réduction de la biodiversité, la destruction des habitats naturels, la transmission de maladies et la dégradation des ressources en eau et en sol. Elles peuvent également avoir des effets économiques négatifs, tels que des coûts élevés pour la gestion des dégâts, la réduction de la qualité de l'eau, la perturbation des activités de pêche et de loisir, et la diminution de la valeur des propriétés. Il est donc crucial de prendre des mesures pour en prévenir la propagation.
Le Québec doit faire face à plusieurs espèces envahissantes nuisibles, en plus de celles déjà répertoriées dans les lacs des Cèdres. Voici celles qui préoccupent aussi l'APLC :
- La moule zébrée, originaire de l'Eurasie, a été introduite accidentellement dans les Grands Lacs dans les années 1980. Depuis, elle a colonisé de nombreux lacs et rivières du Québec et peut perturber les écosystèmes aquatiques en filtrant de grandes quantités d'eau et en obstruant les prises d'eau. La présence de cette espèce a entraîné une diminution de la quantité de phytoplancton et de zooplancton, ce qui a des répercussions sur la chaîne alimentaire et la biodiversité du lac. Consulter le rapport Vulnérabilité des lacs du Québec à la moule zébrée publié par le RAPPEL.
- Le roseau commun (Phragmites australis) est une plante envahissante présente dans plusieurs régions du Québec. Il est courant le long des rives des cours d'eau, des lacs et des marais. Il a été observé dans plusieurs régions du Québec, notamment en Montérégie, en Estrie, dans la région de Montréal, en Outaouais, dans les Laurentides et dans certaines parties du Bas-Saint-Laurent. Il peut avoir un impact négatif sur la biodiversité, la qualité de l'eau, la stabilité de l'habitat, les risques d'incendie et les activités humaines. Consulter le rapport Le roseau commun (Phragmites australis) : une menace pour les milieux humides du Québec.
- La carpe asiatique, originaire d'Asie, comme son nom l’indique, a été introduite aux États-Unis dans les années 1970 et s'est propagée vers le nord dans les Grands Lacs et les rivières du Québec. Elle peut causer des perturbations importantes dans les écosystèmes aquatiques en mangeant des quantités importantes de plantes aquatiques et d'autres organismes. Des populations de carpes asiatiques ont été signalées dans les lacs Saint-Pierre, Saint-Louis et Saint-François, ainsi que dans les rivières Rouge et Outaouais. Ces plans d'eau sont surveillés de près pour contrôler la propagation de la carpe asiatique et minimiser les impacts sur les écosystèmes locaux.
- Le cladocère épineux et la puce d'eau en hameçon ont été repérés dans le lac Ontario et, en 2021, ont été observés plus près des lacs des Cèdres, dans le secteur du lac McConnell de la rivière des Outaouais. Ces espèces prolifiques se propagent rapidement et peuvent être transportées sur de longues distances par des bateaux ou de l'équipement humide. Ces deux espèces peuvent provoquer des répercussions écologiques importantes et surtout irréversibles. Elles peuvent être responsable du déclin de certaines espèces de poissons. Leur accrochage facile sur les engins de pêche, grâce à leurs épines, et leur petite taille les rendent difficiles à détecter. La lutte contre ces espèces est inefficace, étant donné leur faible nombre de prédateurs. Ainsi, la prévention est essentielle.
Vous souhaitez en apprendre davantage sur les espèces envahissantes au Québec ? Consulter la fiche informative sur les espèces aquatiques exotiques envahissantes, préparé par le RAPPEL .
Situation dans les lacs des Cèdres
Voici les espèces envahissantes répertoriées dans les lacs des Cèdres à ce jour :
Myriophylle en épi – Vous pouvez consulter la page web consacré au projet d’éradication et prendre connaissance de toutes les interventions depuis 2015.
Vivipare géorgienne – Cet escargot d'eau douce est reconnaissable à sa coquille brun-jaune avec des bandes marron foncé ou noires et peut mesurer jusqu'à 2 pouces de longueur. Il perturbe les écosystèmes aquatiques en concurrençant les espèces indigènes d'escargots. Ils se nourrissent par filtration des détritus contenus dans l’eau, et par broutage d’algues et d’œufs de poissons trouvées sur le fond. Ces escargots peuvent causer des désagréments par leur nombre qui peut atteindre plusieurs centaines d’individus au mètre carré. Des riverains ont signalé une quantité élevée d'escargots morts flottant sur le Grand lac des Cèdres en 2021, et l'APLC surveille la situation en documentant leur présence sur une carte. Les experts suggèrent aux riverains de retirer les escargots morts et de les enfouir à une bonne distance du lac pour éviter la contamination d'autres espèces.
Didymo (Didymosphenia germinata) : La Didymo est une algue aquatique qui pousse en filaments sur les fonds rocheux de certaines rivières et cours d'eau. Elle peut former des tapis visqueux qui ont des effets négatifs sur l'écosystème et la vie aquatique. C'est une espèce envahissante qui peut proliférer rapidement et perturber les écosystèmes aquatiques. Nous avons remarqué sa présence en grande quantité dans le ruisseau des Cèdres au printemps 2022. Pour l’instant nous ne prévoyons pas faire des interventions de contrôle. Cette algue ne serait pas toxique pour les humains. L'APLC poursuit sa surveillance et continue de consulter les experts.
Mesures prises par l’APLC
L'APLC applique les quatre mesures suivantes pour lutter contre les espèces exotiques envahissantes dans les lacs des Cèdres :
Sensibilisation : informer les usagers des lacs des Cèdres des risques associés aux espèces envahissantes et des mesures connues pour éviter leur propagation. Informer les usagers du règlement municipal sur le lavage obligatoire des embarcations.
Prévention : nettoyer les bateaux et l'équipement utilisés lors des activités nautiques.
Détection rapide : surveiller les lacs des Cèdres et communiquer avec les experts lorsqu’on observe une espèce inhabituelle qui pourrait être envahissante.
Contrôle : si possible mettre en place des moyens visant à réduire la présence d'une espèce envahissante dans le plan d'eau.
Historique des activités
2024
- Rencontre du comité d’analyse et des administrateurs de la Municipalité pour passer en revue les résultats de l’étude de l’utilisation des rampes de mise à l’eau et des risques que présente l’introduction d’espèces aquatiques envahissantes.
- Dépôt du plan d’action pour réduire les risques d’introduction d’EAEE dans les lacs des Cèdres.
- Nouvelle campagne de sensibilisation sur la responsabilisation des utilisateurs pour réduire les risques de contamination par des EAEE.
- Création d’un groupe citoyen de surveillance et de détection précoce pour les lacs des Cèdres.
- Lutte contre le myriophylle en épi : consulter la page de projet.
2023
- Surveillance continue par un groupe de bénévoles.
- Surveillance des rampes de mise à l’eau et du lavage des embarcations par les inspecteurs de la Municipalité de Messines.
- Lutte contre le myriophylle en épi : consulter la page du projet de lutte contre cette espèce.
- Vivipare géorgienne : surveillance et mise à jour de la carte qui répertorie la présence de l’escargot. Consultation de spécialistes de l’Université de Guelph.
- Didymo (Didymosphenia germinata) : surveillance du ruisseau du lacs des Cèdres et mise a jour du répertoire.
- Prévention : Étude de l’utilisation des rampes de mise à l’eau et des risques que présente l’introduction d’espèces aquatiques envahissantes. Questionnaire adressé aux propriétaires des lacs des Cèdres sur leurs habitudes de lavage de leurs embarcations et de celles de leurs visiteurs.
2022
- Surveillance continue exercée par un groupe de résidents.
- Surveillance des rampes de mise à l’eau et du lavage des embarcations par les inspecteurs de la Municipalité de Messines.
- Sensibilisation : signalisation amovible aux rampes de mise à l’eau pour rappeler aux usagers qu’il est important de laver les embarcations.
- Luttes contre le myriophylle en épi : consulter la page du projet de lutte.
- Vivipare géorgienne : deuxième année de surveillance par les résidents du Grand lac des Cèdres. Aucune présence marquée. Modification de la carte qui répertorie la présence de l’escargot.
- Didymo (Didymosphenia germinata) : première observation de l’algue. Recherche et consultation d’experts afin de déterminer s’il est nécessaire d’appliquer un plan d’intervention. Pour l’instant aucun plan n’est proposé.
- Prévention : élaboration de la méthodologie pour l’étude sur l’utilisation des rampes de mise à l’eau et les risques d’introduction d’espèces aquatiques envahissantes,
2021
- Surveillance continue exercée par un groupe de résidents des lacs des Cèdres.
- Surveillance des rampes de mise à l’eau et du lavage des embarcations par les inspecteurs de la Municipalité de Messines.
- Sensibilisation : signalisation amovible aux rampes de mise à l’eau pour rappeler aux usagers qu’il est important de laver les embarcations.
- Vivipare géorgienne : première année où une forte présence de cette espèce a été observée.. Consultation d’experts à l’Université de Guelph et au Musée canadien de la nature. Création d’une carte pour répertorier la présence et les quantités d’escargots.
- Directive aux résidents sur la façon de se débarrasser des escargots morts.
Surveillance continue exercée par un groupe de résidents.
2015 à 2020
- La Municipalité de Messines instaure le RÈGLEMENT NUMÉRO 2018-347 sur le lavage obligatoire des embarcations.
- Implantation d’une station de lavage de bateau équipée d'un système de lavage à haute pression et à l’eau chaude.
- Lutte contre le myriophylle en épi : consulter la page du projet de lutte
- Sensibilisation : signalisation permanente aux rampes de mise à l’eau pour rappeler aux usagers qu’il est important de laver les embarcations.
- Sensibilisation : page web et article dans bulletin d’information signalant qu’il est important de laver les embarcations.