1. Qu’est-ce que le myriophylle en épi?

Le myriophylle à épis (MAE) est une plante aquatique envahissante originaire d’Europe et d’Asie. Il serait arrivé en Amérique du Nord autour des années 1950. Depuis, il ne cesse de se propager. La plante forme dans l’eau des herbiers très denses à des profondeurs variant entre 1 et 10 m.

Le myriophylle à épis n’a pas de prédateur naturel qui puisse en freiner la prolifération. De plus, il possède un atout supplémentaire pour accélérer sa reproduction naturelle : la fragmentation de sa tige. Un seul petit morceau de tige peut prendre racine et donner naissance à un nouveau plant. Les fragments sont transportés d’un lac à l’autre par les embarcations, les remorques, les viviers et tout autre matériel nautique.

Pour mieux comprendre et identifier le myriophylle en épi, consulter la documentation proposée par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques : http://www.environnement.gouv.qc.ca/biodiversite/especes-exotiques-envahissantes/myriophylle-epi/index.htm.

2. Problèmes causés par le myriophylle en épi

Tous les experts s’entendent pour dire que le myriophylle à épis menace l’environnement de nos lacs. Il est recommandé de lutter contre cette plante non seulement à cause de son caractère envahissant, mais aussi parce qu’elle modifie la composition des écosystèmes naturels et perturbe la biodiversité locale. Elle fait obstacle à la reproduction de certains poissons et de plantes aquatiques indigènes. Si elle se propage librement, elle peut nuire à des loisirs comme la baignade et la pêche. Incidemment, sa prolifération fait fléchir la valeur des propriétés autour des lacs, comme on l’a bien vu dans d’autres régions du Québec où le myriophylle est solidement implanté et échappe à tout contrôle.  Il faut savoir que, une fois la plante bien installée, il est vraiment difficile de la déloger.

3. Situation dans les lacs des Cèdres

L’APLC fait chaque année des inventaires dans les lacs des Cèdres afin de repérer les herbiers de myriophylle à épis. Depuis 2015, le myriophylle a été repéré dans le Petit lac des Cèdres alors que, à ce jour, l’APLC n’en a pas encore décelé la présence dans le Grand lac des Cèdres.

Les résultats des inventaires de 2018 et 2019, qui avaient été faits par une équipe de bénévoles appuyée par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs révélaient que, dans le Petit lac des Cèdres, le myriophylle à épis se serait implanté sur une superficie totale d'environ 14 000 m². Par contre, l’inventaire de 2022, réalisé par la firme Fyto, donne une superficie totale estimée à 32 000 m² d’herbiers avec une densité de 25 % et plus de la plante envahissante. En 2023, l’inventaire réalisé à l’automne montrait une réduction de plus de 50 % de la superficie des herbiers contenant plus de 25 % de myriophylle à épis. Cependant, en 2024, la plante aquatique a de nouveau proliféré, doublant sa présence et atteignant environ 30 000 m² d’herbiers avec une densité supérieure à 25 %.

Sommaire superficies à traiter dans le Petit lac des Cèdres

Bâchage : pose des toiles sur les herbiers

Type d’herbiers : Un herbier monospécifique est composé à plus de 80 % de MEE. Le Ministère permet la pose de toiles sur ces herbiers seulement. Pour tous les autres herbiers composés de plantes indigènes et de MEE à moins de 80%, il faut utiliser la technique d’arrachage.

*** Les estimations sont faites au début de chaque année de traitement.

4. Résumé des stratégies d’intervention

Le projet de lutte contre le myriophylle à épis regroupe plusieurs stratégies qui visent à freiner l’étalement de cette plante dans le Petit lac des Cèdres et à en empêcher l’implantation dans le Grand lac des Cèdres.

Consulter le plan financier 2023 

Stratégie 1 :  Pose de toiles synthétiques  réutilisables

La technique consiste à dérouler les toiles sur des herbiers complets et les fixer au fond du lac avec des tiges de métal.  Les toiles empêchent la croissance des plants tout en laissant passer les gaz, et les tiges maintiennent les toiles bien calées au fond du lac.

La pose de toiles réutilisables permet une rotation sur les divers herbiers d’année en année. Les toiles sont installées en début de saison, retirées au bout de 8 à 10 semaines puis nettoyées et entreposées. L’année qui suit, des plongeurs font une vérification pour s’assurer que le myriophylle ne revient pas sur l’herbier traité et pour arracher les racines des tiges qui auraient repoussé. Les toiles synthétiques ont une durée de vie de 8-10 ans. 

Stratégie 2- Arrachage des racines  

Une méthode qui a donné des résultats encourageants à ce jour aux États-Unis et au Canada est l’arrachage de la plante avec ses racines par des plongeurs expérimentés.  Il existe déjà un protocole qui a été mis au point par le RSVL. Cette technique est utilisée uniquement pour les herbiers où le myriophylle est mélangé à des plantes indigènes (herbiers mixtes) où la pose de toiles est interdite par le gouvernement.

Stratégie 3 - Installation de bouées

En parallèle, des bouées jaunes sont installées tous les printemps pour la saison estivale afin d’isoler les sites de myriophylle à épis dans le Petit lac des Cèdres.   L’objectif est de rendre les sites facilement repérables afin que les riverains, avec leurs embarcations, évitent d’y circuler, de fragmenter les plantes et de transporter les fragments ailleurs, ce qui en accélérerait la propagation.

Stratégie 4 – Inventaire et service d’identification pour les riverains 

Des inventaires de la plante sont réalisés chaque année en fin d’été selon la méthode préconisée par le Réseau de surveillance volontaire des lacs (RSVL) du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC). L’APLC offre le service d’identification à tous les résidents qui croient avoir repéré la plante dans les lacs à l’extérieur des zones déjà connues.

Stratégie 5 – Campagne d’information et de sensibilisation 

Cette campagne donne aux utilisateurs de l’information sur les problèmes causés par les espèces envahissantes et utilise plusieurs moyens de communications afin de joindre et de sensibiliser les résidents :

• rappel de l’importance de laver les embarcations avant de les mettre à l’eau – (partenariat avec la Municipalité de Messines);
• invitation à éviter les zones délimitées par des bouées jaunes;
• rencontres de sensibilisation avec les riverains qui habitent près des herbiers de myriophylle en épi;
• rappel de l’obligation d’éviter les zones délimitées par des bouées afin de ne pas déplacer ni endommager les toiles installées au fond.

5. Historique des activités

2025 (activités prévues pour l’année en court)

• Accord contractuel pour une quatrième année avec Fyto, entreprise spécialisée en gestion des espèces exotiques envahissantes. Elle va se charger des activités suivantes :
  • Pose de toiles (6,500 m2)
  • Traitement par arrachage ( l’arrachage se concentrera autour des toiles posées et sur les sites déjà traités)
  • Retrait des toiles posées sur les hauts-fonds au Nord du PLDC
  • Inventaire du Petit lac des Cèdres par l’équipe Fyto prévu à l’automne.
  • Inventaire dans le ruisseau entre les deux lacs et à l’entrée du Grand lac des Cèdres par l’équipe Fyto prévu à l’automne.
  • Production d’un rapport d’activité.
• Pose de bouées et de signalisation sur les herbiers
• Demande de financement auprès de la Municipalité de Messines et recherche d’autres sources de financements.

2024

• Accéder au rapport complet des activités 2024 de Fyto et de l’inventaire du MAE effectué au PLDC et GLDC
• Accord contractuel pour une troisième année avec Fyto, entreprise spécialisée en gestion des espèces exotiques envahissantes.
• Plus d’une centaine de toiles ont été installées sur 16 herbiers de MAE d’une densité de 80 % et plus) représentant une superficie d’environ 6 473 m². De plus, des opérations d’arrachage ont été réalisées sur une période de 36 jours permettant de retirer près de 12 tonnes de MAE sur une surface d’environ 32 792 m².
• Amélioration des méthodes : L’utilisation de toiles plus opaques et une installation plus précoce permettent d’améliorer l’efficacité des interventions par bâchage. À la suite du retrait des toiles, aucun plant de myriophylle n’a été retrouvé sur les surfaces traitées. L’effet observé est similaire sur l’ensemble des herbiers traités.
• Traitement des deux hauts-fond situés au nord du PLDC. Des toiles ont été installées au printemps 2023, mais n’ont pas été retirées à l’automne, car des repousses de myriophylle à épis avaient été observées sous celles-ci. Tout au long de l’été 2024, Fyto a surveillé l’évolution de la situation et a conclu que la meilleure approche serait de laisser les toiles en place une deuxième année. Leur retrait est donc prévu pour le printemps 2025
• Pose des bouées pour délimiter les herbiers de myriophylle à épis recouverts d’une toile. De nombreux hameçons ont été retrouvés sur les toiles. Ils causent des dommages et déplacent certaines toiles. Le myriophylle n’a pu être éliminé efficacement là où ̆les toiles ont été déplacées.
• Aucun herbier de MAE n’a été repéré au Grand lac des Cèdres.
• Des plants isolés de MAE ont été détectés encore cette année dans le ruisseau reliant le Petit lac des Cèdres au Grand lac des Cèdres, malgré les efforts d’arrachage sur les plants retrouvés aux mêmes endroits l’année précédente.
• Signature de l’entente de 172 000 $ avec la Fédération de la faune du Québec au printemps 2024 afin de poursuivre les travaux de lutte contre le MAE dans le Petit lac des Cèdres et ainsi protéger l’habitat du touladi.
• Obtention d’une aide financière de 10 500 $ de la Municipalité de Messines
• Campagne de financement auprès des résidents. Nous avons recueilli près de 6 500 $
• Campagne de sensibilisation aux espèces envahissantes et à l’importance du lavage des embarcation auprès des résidents et utilisateurs.  Voir notre dossier sur le projet de recherche et la décontamination des embarcations

2023

• Accéder au rapport complet des activités 2023 de Fyto et de l’inventaire réalisé au PLDC et au GLDC
• Pose des bouées pour délimiter les herbiers de myriophylle à épis.
• Une nouvelle demande d’aide financière a été présentée à la Fondation de la faune du Québec afin de poursuivre les travaux de lutte contre le MEE. La FFQ a octroyé au début de l’année 2024 une somme de 172 000 $ à l’Association afin qu’elle poursuive la lutte contre le myriophylle.
• Octroi d’une aide financière de 10 500 $ de la Municipalité de Messines.
• Campagne de financement auprès des résidents : un peu plus que 8 000 $ ont été recueillis.
• Accord contractuel pour une deuxième année avec Fyto, entreprise spécialisée en gestion des espèces exotiques envahissantes. pose de 6 500 m² de toiles sur les herbiers situés sur les hauts-fonds dans la partie nord du PLDC  et raitement par arrachage sur une surface de 10 000 m^2.
• Inventaire du Petit lac des Cèdres par l’équipe Fyto.  L’iventaire indique deux nouveaux herbiers. Il y aurait 18 500 m² d’herbiers de plus de 25 % dans le lac et environ 55 000 m² d’herbiers qui ont moins de 25 % de MEE.
• Fyto a inclus dans l'inventaire du PLDC la caractérisation des herbiers dont le taux de présence du myriophylle est de 0 à 25 % afin de mieux comprendre l’évolution de la plante dans le PLDC . L’inventaire confirme que les herbiers de 0 à 25 % représentent environ 58 000 m².
• Inventaire au Grand lac des Cèdres par l’équipe Fyto : Aucun MEE n’a été repéré dans le GLDC sauf dans le ruisseau ou l’équipe de Fyto a retiré quelques tiges.

2022

• Accéder au rapport complet des activités 2022 de Fyto et de l’inventaire réalisé au PLDC et au GLDC
• Pose des bouées pour délimiter les herbiers de myriophylle à épis.
• Demande d’aide financière à la Fondation de la faune du Québec dans le cadre du Programme de lutte contre les plantes exotiques envahissantes et décision de la Fondation de la faune du Québec d’octroyer une subvention de 64 900 $ pour le projet. 
• Octroi d’une contribution de 8 500 $ pour le projet par la Municipalité de Messines
• Campagne de financement auprès des résidents : L’APLC recueille un montant de 11 295,25 $ , qui s’ajoute aux 20 276 $ recueillis en 2021.
• Pose des toiles sur les herbiers 3, 4, 5, 8, 9, 10, 12, 18 pour une superficie totale de 4 085 m² par les plongeurs de Fyto.
• Traitement par arrachage sur plusieurs herbiers. Au total, 1 313 kg de biomasse fraiche ont été arrachés sur une superficie approximative de 3 000 m². Travail effectué pas les plongeurs de Fyto.
• Retrait des toiles au mois d'août.
• Inventaire des lacs des Cèdres par l’équipe Fyto. Rajustement de la superficie totale d’herbiers de plus de 25 % à 32 000 m². Soit une augmentation de 50 %.
• Rajustement du PLAN FINANCIER  pour le projet.

2021

• Pose des bouées pour délimiter les herbiers de myriophylle en épi.
• Demande de permis au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) et au ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) pour installation des toiles synthétiques.
• Premier achat de 1500 m² de toiles synthétiques réutilisables.
• Préparation de 50 rouleaux de toile et construction d’une plateforme flottante et motorisée pour la manipulation des toiles, avec poulie et barres d’armature,
• Pose des toiles les 8 et 9 juin 2021 avec trois plongeurs et une douzaine de bénévoles afin de tester la méthodologie.
• Traitement de deux sites dans la partie en amont du lac, suivant un plan d’action stratégique planifié avec les ministères.
• Retrait des toiles les 16 et 17 août. D’après la vérification visuelle des deux sites traités, les tiges de myriophylle semblent toutes mortes.
• Inventaire des lacs des Cèdres par les bénévoles formés de l’APLC et une agente du MFFP.
• Aucune activité d’arrachage des racines à cause de la Covid-19. 

2020

• Pose des bouées pour délimiter les herbiers de myriophylle en épi.
• Installation de panneaux sandwichs amovibles pour informer les riverains de la pose des bouées jaunes.
• Arrachage des racines (activité remise à 2021) à cause de la Covid-19).
• Inventaire, en fin d’été, des lacs des Cèdres par les bénévoles formés de l’APLC.

2019

• Pose des bouées pour délimiter les herbiers de myriophylle en épi.
• Première activité d’arrachage des racines en juin avec la participation de plongeurs expérimentés et d’une équipe de bénévoles de l’APLC. Près de (XXX) plants ont été arrachés.
• Rencontre avec les riverains qui habitent près des herbiers afin de les encourager à éviter d’y naviguer.
• Distribution d’un dépliant qui informe la population de la présence d’herbiers de myriophylle en épi et de la raison d’être des bouées jaunes.
• Inventaire des lacs des Cèdres par les bénévoles formés de l’APLC – deux nouveaux herbiers sont repérés dans le Petit lac des Cèdres pour un total de sept herbiers. Aucun herbier dans le Grand lac des Cèdres (section hors du territoire de la réserve Kitigan Zibi).
• Participation à une conférence offerte par l’association du lac des Plages, innovateur dans la technique de l’arrachage des racines.
• Publication d’une ressource éducative sur le site Web de l’APLC expliquant la problématique liée à l’implantation d’espèces exotiques envahissantes.
• Installation de panneaux sandwich amovibles pour informer les riverains de la pose des bouées jaunes.
• Séance d’information sur le projet pilote lors de l’assemblée annuelle de l’APLC. 

2018

• Inventaire des lacs des Cèdres par les bénévoles formés de l’APLC - deux nouveaux herbiers sont repérés dans le Petit lac des Cèdres pour un total de sept herbiers. Aucun herbier dans le Grand lac des Cèdres (section hors du territoire de la réserve Kitigan Zibi) .
• Participation par les membres du conseil d’administration à une conférence sur le myriophylle en épi offerte par l’Université Laval à Québec.
• Atelier d’information pour les résidents sur les espèces envahissantes.
• Approbation par le conseil d’administration de l’APLC du projet pilote de lutte contre le myriophylle en épi.
• Négociation et obtention d’un permis pour l’arrachage des racines par la Municipalité de Messines
• Installation aux rampes de mises à l’eau d’une signalisation qui informe les visiteurs de la nécessité de laver les embarcations avant leur mise à l’eau.

2015

• Premier inventaire du myriophylle en épi dans les lacs des Cèdres par l’ABV des 7.
• Dépôt du rapport de l’ABV des 7.